La nuit du conte ( Reprise )
Je dois recommencer la ponction du ganglion sous-maxillaire, il n'y avait pas assez de matériel pour analyser correctement. J'me réjouis !
Après avoir erré des jours et des nuits, euuh p'têtre un peu beaucoup moins, dans ces collines de l'arrière-pays niçois, on vient de je n'sais d'où et peut-être qu'on y retourne, peuplée que d'herbe à mouton, on trouve le coin pas trop mal sympa et on y a entendu parlé de la Nuit du Conte.
Comme d'habitude, on arrive sur le coup de midi à Coursegoules. On se dit qu'il serait grand temps de se dégoter un petit resto, histoire de se sustenter. Mieux on aurait pas pu qu'à l'Auberge de l'Escaou.
Et là, moment suprême on peut enfin déguster de la cuisine provençale. Parce que le bistroquet provençal, il est assez flemmard, steak pommes frites, voilà sa cuisine. Si tout va bien il te refiles une assiette de crudités en droite ligne des boîtes de conserve. Rave ! Raz-le-bol ! La cuisine provençale c'est une grande chose, raffinée avec des viandes de qualité, des légumes et des fruits muris au soleil, arrosée d'un filet d'huile d'olive... Un agneau à la Provençale, avec une ratatouille, je te dis que ça. Bon y a eu entrée et dessert évidemment.
Comme la nuit s'annonce un peu longue et que l'estomac non pas chargé mais repu, on décide, à l'unanimité, de faire un petit clopet au camping situé à 2 minutes de marche, et sous les arbres.
A 17 heures la caserne des pompiers s'active, mais pas pour le feu, non. Les hommes préparent un barbecue, un bébécul si tu parles anglophone, une table de ping-pong, les épouses arrivent à la caserne avec les provisions. Et puis des voitures, mais de la gendarmerie mobile, ils passent saluer les pompiers, les officiers se concertent. Bref il y a de l'animation.
Des voitures privées arrivent par dizaines, par centaines. Les gendarmes organisent le parcage le long de la route départementale. Des champs sont requis à office de parcage. Il y a des milliers de personnes.
22 heures, la nuit commence à se faire et on décide de monter au village, par les petites ruelles. Le long des haies, il y a une multitude de vers luisants qui balisent notre chemin.
Dans chaque carrefour, chaque encoignure, chaque place, chaque recoin un conteur ou une conteuse déclame, il y a même un comptable qui fait ses compte, il est de Franche-Comté. Les histoires sont plus ou moins intéressantes, les conteurs plus ou moins doués, les enfants écoutent la bouche ouverte.
On y passe trois heures. On prend une conso sur une terrasse encore ouverte pour l'occasion, la soirée est étoilée et douce. Bref la Provence ! On s'en retourne dans notre chez nous en empruntant, on l'a rendu le lendemain matin, une ruelle en surplomb des jardins. Celle-là...
Et là, le long du chemin, on attrape le tournis, les étours, le carrousel, des milliers de lucioles nous accompagnent comme des petites fées Clochette. Génial ! On avait jamais vu.
Pendant la nuit les chouettes hulottes hululent. Qu'eusses-tu voulu qu'elles fissent ?
A dimanche, c'est chouette