Grande digue du Nord
C'est à nouveau les congés entre l'Ascension et Pentecôte. On les a étirés un chouïa par devant et par derrière, histoire de se donner un peu de marge. Le projet est assez vaste. On vise la Grande Digue du Nord. Ce n'est pas la porte à côté. Pour une fois le temps ne s'annonce pas trop mal pour les régions du Nord. C'est ici:
On part un début d'après midi, ce doit être une veille de jour férié du genre 1er ou 8 mai. Il y a du monde sur l'autoroute, on roule en direction de Strasbourg. Et soudain le ciel devient sombre, noir et même charbon. Un orage violent s'abat sur le CC, la route devient quasiment impraticable. Une aire de repos nous tend les bras, c'est littéraire ça. On s'y engage. Comme ça s'annonce assez hard, on en profite pour s'étendre sur la couchette, lire un peu et tou...Zzzzzzzzzzzz !
Un peu plus tard, même beaucoup plus tard, on arrive à Strasbourg et on y plante le camp. Faut dire que par temps normal, le voyage n'est pas excessif, à peine 3 heures de route. Et là, au camp, on voit LE truc qu'il fallait voir. Des Allemands en autocar. Oui je sais rien de transcendantal jusque là. Mais quand je t'aurai décrit leur campement t'en restera comme deux ronds de flan. Ils viennent du Landkreis Palatinat du Sud. Leurs plaques d'immatriculation l'affirme. PA. Ce n'est pas très loin, ils sont voisins du Bas-Rhin et de la Moselle. Ils circulent dans un autocar rouge, un vieil autocar auquel est attelé un remorque pourvue d'une quantité de petites fenêtres, comme les bétaillères. C'est la remorque dortoir. Une grande tente leur fait un abri pour la cuisine une autre pour le réfectoire. Des gens du 3ème âge. J'imagine que ça doit un peu puer le bouc dans la remorque, imagine 30 ou 40 personnes qui dorment entassées dans un si petit espace.
Le lendemain matin, la diane claironne de bonne heure. Petit-déj, rangements et une heure plus tard on est prêt à prendre la route. On a 5 heures de route en passant par l'Allemagne, Karlsruh, Darmastadt, Kölne, Essen et on franchit la frontière Neerlandaise. On pousse jusqu'à Arnhem. Nous sommes dans un magnifique parc avec de beaux arbres de grandes fûtées et de diverses essence. Au sol des magnifiques buissons de lauriers roses et d'hortensias pouvant atteindre 3 mètres de haut.
On est dans la patrie de Van Gogh et ça se voit. Malgré tout le respect qu'on doit à ce grand Monsieur, on a décidé d'aller plus loin et on ira plus loin.
La digue, c'est quand même notre point de mire. On visitera Les Pays-Plats en redescendant. En passant par Amsterdam, on a pour 2 petites heures de route. Et alors là, le spectacle est spectaculaire, grandiose. Le grand espace, on circule sur une autoroute à peine 7 mètres au-dessus de la Mer du Nord. De temps à autre il y a des parkings qui permettent de s'arrêter et de profiter du grand large marin. Et on en profite crois-moi, il y a un vent à décorner tous les cocus de la région. On tient difficilement debout. C'est qu'on est des montagnards, pas des marins nous. Arrivés environ au centre, un bâtiment sur le bord de la route et des parkings avec déjà beaucoup de véhicules arrêtés, des camping-cars, des caravanes; des touristes comme nous. Pause ! On s'en va visiter le bâtiment, il fait office de musée qui retrace la vie et la technicité de la construction. Hélas, aussi les accidents, même mortels. Heureusement tous les schémas, images et plans sont sous-titrés en plusieurs langue, dont la nôtre.
On s'arrête le soir dans un camping. Tant les Hollandais font le bordel quand ils sont par chez nous, également en France, que là on a l'impression d'être dans un camp de concentration. On se fait quasiment engueuler d'entrée de jeu. Pas de radio, pas de circulation, laisser le véhicule dehors, tu rentre avec ton CC, mais interdit d'en ressortir autrement que difficilement. Heureusement on a le petit scooter, qu'on pousse jusque de l'autre côté de la barrière et là allumage, vrrrrrroumm vrrrrrroumm vrrrrrroumm vrrrrrroumm. Non mais !
On repart de cet endroit hostile, direction Amsterdam. Là le camping est assez loin de la ville, une heure de métro. Peu importe. On s'enquiert sur les horaires et on fixe le programme de la journée en conséquence. Pas de problème, les métros circulent encore dans la nuit. On s'en va en ville. On est débarqué à la gare centrale. C'est grand ! On descend une grande avenue bordée d'un canal, il y a des vélos partout. Des qui roulent, des qui sont attachés à une barrière ou un poteau, des épaves. Des vélos, des vélos et encore des vélos. Même des bicyclettes.
On prend un petit bateau et on part visiter la Ville par les canaux, c'est impressionnant. Un kilométrage infinis de canaux sillonnent la ville et c'est surtout une manière de la voir autrement. Le guide parle même notre patois. Le soir on est toujours à parcourir les rues de gauche et de droite. Et soudain, le long du canal, sur de coquettes maisons, des lanternes rouges s'allument. On part faire les vitrines. Il n'y a rien à commercer si non du sexe. On se marre, on commente. Plus tard , poussé par une petite soif, on se retrouve dans un bar fréquenté par les prostipéripatétiputes. Une franche partie de rigolade avec ces dames qui sont polyglottes.
Notre balade se poursuit par la visite de La Haye. Si ce n'est pas la capitale du pays, c'est bien le ville administrative. On ne parle pas encore de TPI, ou modestement.
Enfin Rotterdam, on visite le port qui longe tout l'estuaire. On fait 40 Km entre les bidons de pétrole, avec le scooter, c'est gigantesque. On y reste un long moment à regarder passer les tankers, les porte-conteneurs, ils viennent de toutes parts du globe. Evidemment ce n'est pas romantique pour quatre sous, mais c'est gigantesque.
On ne garde pas un souvenir intarissable de la gastronomie, mais malgré le côté hargneux de certains chefs de camp, on a fait un beau voyage, reste un beau souvenir.
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