Mont-Ventoux ( Reprise )
Là, on trimbalait nos pneus dans le Sud-Est français, on était vers Carpentras où les melons sont une fois bons, une fois pas bons. Près de Vaqueyras, Gigondas où le vin est bon. Une idée farfelue nous prit de gravir le Mont-Ventoux.
Connu pour son pourcentage élevé de la pente à gravir, surtout pour les cyclistes. Il y a un monde, des voitures, des camping-cars des voitures et caravanes. Mais aussi des cyclistes de toutes races. Les vieux briscards qui en sont à leur Nième ascension. Des cyclo-touristes qui montent à pied en poussant le vélo lourdement chargé. Mais il y a aussi des petits jeunes prétentieux escortés par PapaMaman.
Oh je t'endends dire qu'nous on fait les marioles avec notre deux litres sous l'capot. Ben ceux-là, y s'font p'tits et y ont chauds aux pistons. C'est que le véhicule pèse au minimum 3,5 tonnes. Le poids total autorisé est de 2,8 to. Y a prescription M'sieur l'Agent.
Sur le pare-brise, en plein dans l'axe des yeux, on se trimbale une grosse mouche éventrée. Beurk ! Et soudain en passant sous des arbres, un criquet atterrit sur l'autre côté du pare-bris. Il aperçoit la mourante. Il lutte contre la pression du vent, il rampe, il s'accroche, il s'agrippe et s'approche de la mouche. Ça y est, il est dessus. Et il commence à dévorer la diptera carnivora.
L'ascension se poursuit lentement, au gré des contours en épingle à cheveux. Le criquet boulotte. Soudain on arrive au sommet, il n'y a rien, pas un arbrisseau juste quelques lichens sur le sol pierreux. Le dernier tronçon est tellement raide que je crains d'être obligé de m'arrêter, je ne repartirais plus.
On parque le CC au sommet. On attrape une p'tite laine, malgré le soleil, à 2'000 m il ne fait guère chaud. On se mêle à la foule. On regarde, on admire. Pas la végétation, y en a pas, mais le paysage alentours.
Une demi plombes de trente broquilles plus tard, on active notre carrosse, les chevaux sont reposés. Mais plus trace de mouche ni de criquet. Malgré son pantagruélique repas, j'en connais un qui va se geler les coucougnettes. Ben y a plus qu'à redescendre.
Plus qu'à, tu parles. La route est truffée de nids de poule d'une profondeur de près de 10 cm. Je dois faire hyper gaffe, pas que le véhicule ne prenne les commandes. Avec ses 3.20 m de haut ça balance, pour croiser. je dois attendre que l'gars d'en-face soit passé pour me déporter sur la gauche. Soudain dans mon rétro, un cycliste qui me tète le pot. Un bel endroit et je le laisse passer. Il devient petit point à l'horizon et on ne l'a jamais revu.
Ouf on arrive en bas ! On se dirige vers Gigondas, où l'on prendra un p'tit remontant, on en a bien besoin, et on y passe la nuit.
Plus jamais ça !
Fontaine je ne boirai plus de ton eau