Ginette
D'abord une p'tite pensée pour notre blogpotesse Kiki hospitalisée pour une intervention ophtalmologique ce jour. Comme j'aurai la lourde charge d'informer, quotidiennement ou presque, son lectorat de son état de santé, j'aurai les clefs de sa boutique. En conséquence, il est fort probable que je lève un peu le pied à cette adresse.
Courage et prompt rétablissement Kiki
Allez on y va
T'as quand même le souvenir qu'on avait troqué notre CC contre une caravane. On y trouva notre content, car on la laissait sur un terrain de camping et nous on allait s'bagnauder la journée et retrouver notre plumard le soir.
Or on se décida d'acquérir l'outil à la mode, le GPS. Il fallu d'abord apprendre à maitriser son langage. Ce fut chose faite assez vitement. Un personnage totalement impersonnel à la voix un tantinet métallique mais surtout féminine nous guidait sur les routes. On l'appela vite fait bien fait Ginette.
Ginette dans l'fond était la femme parfaite. Quand on avait plus envie d'entendre son bavardage inutile, on lui coupait l'caquet.
Au départ, on lui titillait les p'tits boutons jusqu'à ce qu'elle se mit à frétiller. Et là de sa voix enchanteressement métallique, elle invitait à choisir la destination. Le numéro d'la rue, pis l'nom d'la rue et enfin choisir la localité. Parce que des rues du Marché, y en a dans tous les bleds. Et c'est parti ! Jusqu'à ce que la voix nasillardait *arrivée à destination à droite*.
Mais des jours, Ginette avait sa tronche, sa sale tronche. Ou tout simplement ses ragnagnas. Elle se foutait de notre gueule. Traversant des champs de maïs par la Départementale, soudain elle se mettait à beugler *dans 700 mètres tournez à droite* pis *dans 300 mètres tournez à droite*. Un coup d'œil sur la carte Michelin eut tôt fait d'nous rassurer, il n'y avait pas de route à droite. Passer le pseudo carrefour, un dingding retentissait et Ginette y allait de son refrain *Hors route, calcul d'un nouvel itinéraire*. Irrités on lui beuglait, Mais ta gueule Ginette ! Un kilomètre plus loin, au rond point elle voulait absolument nous faire rebrousser chemin. Têtue c'te Nana.
Un jour qu'on cherchait un terrain de camping pour poser la caravane, Ginette nous fit monter une roide côte. Au sommet trois possibilités. A droite, sens interdit. Au centre, sens interdit. Et à gauche, voie sans issue. Purée là t'es mal. Je sors du carrosse, flatte les bourrins qui ont bien bossé et m'enfile dans la voie sans issue. Je croise un bipède qui me renseigne qu'en haut c'est la forêt et pas moyen de s'en demi tourner. Mais là, un p'tit immeuble locatif, avec une cour et des garages individuels. Par téléphone j'appelle ma Jonquille et l'incite à me rejoindre. Sur place je fixe les consignes de la manœuvre. Là tout près des portes de garages. Stop ! On détèle la caravane. Ma Jonquille effectue un salto arrière avec la bagnole et ensuite on manœuvre la caravane à la pogne, de sorte qu'elle se retrouve au cul de celle-ci. On croche et départ, non sans avoir fourguer un pied au culte à Ginette.
Un autre jour, on sortait d'un troquet où l'on s'étaient sustenter. C'était à Moulin, je m'en souviens comme si c'était à venir. Tu vois, là !
Menu du jour sublime, la Mémé au fourneau et Pépé au service. Tout au plus quinze places.
Donc en repartant, dans la p'tite ruelle, Ginette ne recevait pas la voix céleste. Jonquille déplace un peu le carrosse et attend le signale du départ. Faut te dire qu'en arrivant sur le terrain de campage, comme un bon matelot je sors mon sextant et je fais le point. Enfin c'est Ginette qui s'y colle. Donc on attend qu'elle retrouve le chemin du retour. Soudain à nos arrières, PinPonPinPon.
Au lieu de venir frapper au carreau de la conductrice, fort charmante d'ailleurs, et dans un salut tout militaire, de clamer B'jour Dame, j'vois qu'vous étions étrangère de l'étranger, si je puissais vous aidassiez ? Non, PinPonPinPon c'connard. Donc on dégage en attendant que Ginette termine son job et nous ramène chez nous.
Mais dans l'ensemble, on a toujours eu de la facilité pour retrouver notre chemin, même dans les grandes villes. Alors, merci. Merci qui ?