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Les Voyages d'H-IL
11 mars 2009

Marquès

On est de retour dans le midi et quart, même et vingt. Ben oui à Gonfaron on est dans l'midi moins l'quart. Bon le Sud-Est si tu préfères. On est à Sabres, dans le Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne. Au carrefour des D834, D44 et D626. Tu captes ?

A Sabres, on prend un p'tit train à vapeur qui va nous trimbaler pendant 60 broquilles. On arrive enfin dans l'écomusée de la Grande Lande. Tout est bien organisé, il est onze heures et le train repart à seize, pas avant. Donc on est condamné à bouffer au resto sur place. Pas grave !

On fait une petite tournée par ci par là en attendant l'heure de la graille et on s'y rend avant la grande foule. Rassasiés, on s'attaque à la visite. Guide obligatoire. Pffff ! On aime pas ça, on est indépendant, le savent pas non ?

On suit la guidesse, mais elle à tôt fait nous tartiner les glandes avec toutes ces explications superfétatoires. Aussi on s'intéresse de près et même de très près aux objets exposés dans une vitrine, on tourne autour et dès que le dernier du groupe tourne talon, nous voilà libres. On a cassé nos chaînes.

Mais on apprend tout de même des choses intéressantes, glanées ici ou là. On vole de groupe en groupe mais on évite soigneusement et au pas de course notre guidesse.

La Grande Lande est l'un des "pays" landais. Elle correspond à une partie de l'intérieur des terres, essentiellement au noyau des quatres cantons de Sabres, Pissos, Sore et Labrit. Aujourd'hui cœur du massif forestier, elle fut jusqu'au milieu du XIXe siècle occupée dans sa majeure partie par la lande rase, à laquelle elle doit son nom.

Une économie agro-pastorale ancienne

Avant 1857 et la loi livrant les terres communes exploitées pour l'élevage et l'agriculture vivrière à des exploitations forestières, l'économie landaise reposait sur une économie agro-pastorale que l'on peut schématiser ainsi :

Il faut 100 hectares de lande (non boisée), pour nourrir 100 brebis.
Il faut 100 brebis, pour obtenir 60 tonnes de fumier.
Il faut 60 tonnes de fumier, pour fertiliser 4 hectares de champ.
Il faut 4 hectares de champ, pour produire 4 000 kilogrammes de grain de seigle.
Il faut 4 000 kilogrammes de grain de seigle, pour obtenir 3 200 kilogrammes de farine.
Il faut 3 200 kilogrammes de farine, pour fabriquer 4 000 kilogrammes de pain.
Il faut 1 kilogramme de pain de seigle par jour pour nourrir un adulte, soit 4 000 kilogrammes de pain par an pour une famille de dix personnes.

C'est cette économie, pré-industrielle, avec laquelle on vous propose de faire une plus ample connaissance à Marquèze.


Marqu_s_02

L'airial

L'habitat en quartier est inséparable d'une forme particulière de l'aménagement de l'espace : l'airial. Les bâtiments d'habitation et d'exploitation se déploient sur une pelouse (due à la présence et à la fertilisation des animaux) plantée de feuillus (chênes, châtaigniers, arbres fruitiers...) et ouverte à la circulation des hommes et des bêtes. Jadis ilôts de boisement dans la lande dénudée, l'airial est aujourd'hui un clairière enserrée dans la vaste pinède.

maison_berger

Le meysouet est une maison basse n'offrant q'un confort sommaire. Des ouvertures étroites et barrées dispensent une faible lumière. Au centre, la cuisine donne sur deux pièces latérales.

Le brassier apporte avec sa femme et ses enfants un complément de main-d'œuvre dans bien des travaux réalisés chez les métayers ou le propriétaire qui en contrepartie effectuent des travaux aratoires dans son champ. Pour la garde du troupeau, il reçoit des gages annuels alloués par le propriétaire.

maison_laboureur

Cette maison, archétype de l'architecture traditionnelle, est dite " maison de maître ". Cela fait référence au statut social de ses habitants et désigne un modèle reproduit largement dans toute la région. 
Le pin franc, ou pin parasol, aux abords immédiats, et là comme symbole de propriété. Accolé à la maison, un petit jardin fournit les légumes pour les soupes, les plantes médicinales et, pour l'agrément, les fleurs de saison.

moulin_marqueze

Les moulins dans cette région sont des édifices toujours modestes ne comprenant en général que deux jeux de meules.
Leur nombre, en revanche, est assez considérable. Au début du XIXème siècle, la commune de Sabres, pour une population de 2 000 habitants environ, ne compte pas moins de huit moulins dont quatre sur l'Escamat, petit affluent de la Leyre.
Leur implantation ne peut se faire au hasard. Dans ce terrain sableux, l'amarrage et l'entretien onéreux du barrage sont pour le meunier un souci constant. C'est pourquoi les moulins de la région sont tous situés sur de petits cours d'eau et non sur la Grande Leyre en aval de Sabres.
Un débit parfois trop puissant et une largeur trop importante risqueraient de rompre les barrages.

chariot_marqueze

Dès la fin de février, si le temps le permet, le gemmeur écorce une face du pin. Avec son hapchot (petite hache au taillant incurvé), il ouvre ensuite la care (entaille) et détache un mince copeau de bois (gemelle ou galip).
Alors la gemme perle, puis s'écoule. Elle est recueillie anciennement dans un petit trou (clot) aménagé au pied de l'arbre et tapissé d'argile ou de mousse. A partir du milieu du XIXème siècle se généralise l'usage du pot de terre cuite.
Son hapchot à la main, le gemmeur se déplace d'un pin à l'autre selon un parcours méthodique, connaissant chaque arbre et ses qualités productives. Il pourra ainsi traiter jusqu'à 4 000 cares, produisant chacune 1,8 à 2 litres par an. La résine est stockée dans de barriques initialement en bois puis en métal. Ces dernières sont rangées sur un quai sommaire aménagé à proximité du chantier de gemmage, puis de là chargées sur un bros (char à deux roues) tiré par une paire de bœufs ou de mules pour être acheminées jusqu'à l'atelier de distillation.

Le train siffle trois fois on y va !

Mais on sait pourquoi les brebis landaises son hautes sur pattes, c'est pour se dépétrer dans les marais, comme leurs bergers ont des échasses. CQFD !

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Commentaires
F
Passes un bon et beau samedi, à plus, avec de gros bisous<br /> Françoise
M
Je ne connais pas les Landes ce qui fait que j'ai lu avec attention ton reportage. Jolies photos aussi.<br /> Bisous d'ici avec rayon de soleil
M
Salut à toi cher H.IL contente de te retrouver , le retour était nécessaire car trop de fatigue à notre âge (hihihi) ce n' est pas bien , avons perdu respectivement cricri 5 kg et moi 3 kg , les femmes perdent moins vite que les hommes , dommage j' aurais préféré le contraire .<br /> <br /> A bientôt d' autres nouvelles , en attendant un super camion-citerne (sic dimitri) de bisous-poutous marseillais et bordelais . A +
M
j'ai des pins ici et pas question de mettre du linge dessous car la résine vole comme sur les voitures ...<br /> <br /> gros bisous les zamoureux et bon jeudi ...
C
Un petit coucou pour te souhaiter une belle journée<br /> Ici c'est moche, il fait tout gris et il pleut grrrrrr et dire qu'hier, on se serait crû au printemps, la météo change très vite<br /> bisous
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